Mewen n'a pas eu une histoire terrible, pas de mort, pas d'abandon. Juste un accident qu'elle souhaite oublier et cacher au plus profond de soi.
Je m'en rappelle encore comme si c'était hier. Elle se tenait là, tout près d'une falaise, à l'abri d'une grotte. On pouvait entendre le vent siffler. Mais ce que le vent apporta aussi, ce fut les terribles hurlements des loups de sa meute. Plus loin dans la vallée, se déroulait un important combat qui déciderait de l'avenir de chaque meute. Elle descendit alors la montagne, allongea ses foulées comme elle put, et rejoignit les siens pour se battre.
Un coup de crocs là, on lui arrachait des poils par ci. Rapidement, son pelage fut trempé de sang. Mewen fut trop gentille. Un loup qu'elle avait acculé contre un rocher s'abaissa devant elle. Elle ne vit pas la ruse. Elle le laissa faire lorsqu'il saisit son antérieur gauche entre ses puissants crocs. La pauvre louve se débattit comme elle put, mais personne ne vint l'aider. Sa patte fut amochée, et elle la retira en lambeau, ensanglantée. Lorsque ses poils repoussèrent, ils étaient noirs. Noir comme la cendre. Cendre comme sa gentillesse. Redevenue poussière.
Mewen devint horrible, tout l'opposé de son ancienne elle.